Glossaire Vocabulaire de Spinoza / Terme
(attributum) Traditionnellement, c'est ce qu'on attribue à un sujet. Par exemple la couleur blanche est attribuée au lait. Au début, dans les Principes de la philosophie de Descartes, Spinoza, tient encore les termes de propriété, qualité et attribut pour équivalents (PPD I, D5). Avec l'Ethique, un attribut est précisé ainsi : "ce que l'entendement perçoit d'une substance comme constituant son essence" (E1D4).
Au début de l'Ethique, nous ne savons pas encore qu'il n'y a qu'une substance. Admettons alors qu'un cheval soit une substance, son essence n'est pas sa couleur, son âge etc. mais ce qui fait qu'il est un cheval, cette configuration physique qui fait de lui un animal capable de trotter, galoper, hennir etc. L'attribut du cheval serait alors l'idée intellectuelle de cette essence, de cette configuration physique. Ce n'est pas quelque chose d'extérieur à cette substance, qui serait rapporté par l'entendement, mais bien ce que l'entendement perçoit de son essence. Ce n'est pas l'essence de la substance, ce n'est pas non plus un simple point de vue particulier et partiel, il y a attribut si et seulement si il y a perception par l'entendement de l'essence de la substance.
Mais nous apprendrons par la suite qu'il n'y a qu'une substance : Dieu. L'essence de Dieu étant nécessairement absolument infinie, l'entendement devra pouvoir percevoir une infinité d'attributs pour Dieu. L'entendement humain étant cependant limité, nous ne pouvons connaître adéquatement que deux attributs, qui en tant qu'attributs de Dieu expriment son infinité et son éternité : la Pensée et l'Étendue. (Voir Lettre II à Henri Oldenbourg).
Lien permanent Attribut - Date de modification 2020-01-05 - Date de création 2020-01-05